Avant de continuer à vous parler des différents quartiers São Paulo, il est probablement intéressant de faire un court point sur la ville et plus particulièrement le quartier où nous vivons, Itaim Bibi. 

Petit cours de géo en accéléré....

São Paulo est une très grande ville, découpée en 5 zones: Centre, Nord, Sud, Est, Ouest. 

Ces zones sont elles-mêmes découpées en quartier (il y en a plus de 90). 

Itaim Bibi se trouve dans la zone Sud. Il est assez petit (on peut facilement aller d'une extrémité à une autre en marchant), ses rues forment un quadrillage permettant immédiatement de s'y retrouver. 

Du lundi au vendredi, c'est un quartier ultra vivant, très commerçant, il grouille de monde du matin au soir. A midi, on voit les gens sortir par nuées des bureaux pour aller manger (et d'ailleurs, il est déconseillé d'aller déjeuner entre 12h et 13h si on peut l'éviter...). Le soir, c'est encore plus animé: les bars sont pris d'assaut à la Brésilienne: plein de monde dedans, encore plus de monde sur le trottoir, en train de siroter un verre (une caïpirinha par exemple, ou une bière) et de manger quelques "petiscos, pratos para compartilhar" (des sortes de tapas). C'est au nombre de personnes sur le trottoir qu'on reconnait les endroits branchés!  Le fait que les rues soient si animées le soir donne un sentiment de sécurité (même si on reste au Brésil et que je déconseille à tout le monde de se balader seul(e) le soir dans les rues). 

La rue Cachoeira, la rue commerçante par excellence traverse le quartier d'un bout à l'autre. La rue Juscelino Kubitchek (du nom de l'ancien président du Brésil) forme la limite avec le quartier Vila Nova Conceçao

Le weekend, par contre, le quartier donne l'impression d'être à l'abandon complet. Les petites boutiques ne sont pas toujours ouvertes (de toutes façons, dans les magasins à petite enseigne, ne pas se fier aux horaires affichés...), les rues sont vides, on verrait presque les bottes de foin rouler dans les rues à la manière d'une ville désertée de Western américain . 

Itaim Bibi est dès lors ultra bruyant la semaine - bon, on avoue, à part au milieu du parc Ibirapuera, la ville est de toutes façons ultra bruyante, entre les hélicoptères, les motos qui klaxonnent pour dépasser, les voitures etc. Mais le weekend, nous pouvons nous balader sans peine en journée, et reposer un peu nos oreilles. 

C'est dans notre quartier que Luc travaille et que les enfants vont à l'école, ce qui fait que nous pouvons faire la majorité des choses à pied. Notre rue (nous sommes au croisement de deux rues), abrite le Belga Corner, restaurant Belge où nous avons nos quartiers :-) A quelques mètres aussi, le Pain Quotidien où nous prenons le petit déjeuner en famille le dimanche. Bref, nous nous sentons bien chez nous, dans notre quartier. 

Une nouvelle petite rubrique pour vous faire découvrir notre quotidien de manière un peu décalée....

Dimanche, c'était le premier tour des élections présidentielles. Le vote étant obligatoire entre 18 et 70 ans (et facultatif pour les plus de 70 ans et les ados entre 16 et 18), on a eu le parc presque pour nous tous seuls. En fait, on n'entendait que de l'anglais, de l'espagnol ou du français. Peu de sportifs, beaucoup de parents en vélo avec la progéniture en porte-paquet, les jeux pour enfants quasi tous vides, c'était vraiment pas mal. 

La bonne nouvelle? personne n'a été élu(e) au premier tour, il y en aura donc un second :-)

Note générale: 

Parce qu'il est sympa d'en connaître un peu plus sur São Paulo, parfois par l'absurde :-)

1) Chaque rue de la ville a son propre code postal -  formé ainsi: 01234-567. Lors d'une livraison, vous pouvez/Devez simplement indiquer le code postal et votre numéro d'immeuble, hop c'est dans la poche. L'avantage: pas de nom à rallonge à retenir/épeler (ceux qui habitent "Rua Doutor Renato pais de Bairros" ou "rua Leopoldo Couto de Magalhães Junior" bénissent ce système ^^). Le point négatif: c'est un système assez peu flexible et si votre code postal est erroné, rien à faire, vous ne serez pas livré. 

2) Le quartier des "Jardins", petit écrin de verdure où les maisons sont présentes à la place des grands immeubles, est divisé en 3: Jardim Americana, Jardim Europa et Jardim Paulista. Pour les reconnaître, FACILE! Les noms de rues sont une indication. Pays d'Amériques pour Jardim Americana et d'Europe pour Jardim Europa tandis que Jardim Paulista apporte un brin de culture avec des noms de Paulistas/Paulistanos célèbres.

3) Les "bairros", quartiers de São Paulo, ne sont pas tous limités de manière fixe et la limite évolue aussi dans le temps, selon décision politique (et très démagogue parfois...). C'est souvent une indication toute personnelle à l'heure actuelle. Nous habitons par exemple dans itaim Bibi, mais notre code postal nous réfère à Jardim Europa, ce qui , vu le point 2, n'est pas possible: notre rue n'est absolument pas nommée après un pays d'Europe (bon, évidemment ça fait 8 mois qu'on vit ici, et donc si on a loupé la création du pays "Manuel Guedes" dites-le nous hein, on fera un erratum ici!).

4) La plupart des grandes avenues commencent leur numérotation en partant du Centre de São Paulo. Seules quelques irréductibles mènent la vie dure aux chauffeurs de taxi :-)

5) 85-90% des rues sont à sens unique, et pas toujours dans un sens très logique. Si vous louper le numéro de rue de l'endroit où vous allez, vous devez parfois faire plusieurs kilomètres avant de pouvoir faire demi-tour (malheureusement, testé et PAS approuvé...) Du coup, si vous allez en taxi, mieux vaut parler d'une intersection entre deux rues plutôt qu'un seul numéro, pour éviter de se faire balader sous prétexte que "oh zut, c'était derrière nous, je dois faire un tour de malade pour y retourner" (aussi testé, et pas plus approuvé ^^)

6) Rendez vous à 10h quelque part? Mieux vaut partir vers 8h30. Même si c'est tout près. Trafic, places de parking rares, sécurité renforcée sont autant de moments où on perd du temps. D'ailleurs, inutile de penser pouvoir enchainer "courses, visite dans un quartier puis dans un autre quartier avant de rentrer déjeuner. Se mettre un rdv le matin et un l'après-midi c'est déjà beaucoup (et vous rentrez lessivé).

7) São Paulo est au bord de la sécheresse après des saisons exceptionnellement peu pluvieuses, les restrictions d'eau sont partout, les affiches et les campagnes de préservation pleuvent (sans mauvais jeu de mot), mais ça n'empêche nullement le Paulistano d'arroser son trottoir à grande eau chaque matin! 

8) Officiellement les prises ici sont du 110V. Mais avant de brancher un appareil, il faut toujours faire vérifier le voltage. Bien souvent le 110 est plutôt du 127 ou même du 220 incognito. De quoi faire griller son purificateur d'eau la première semaine (ça sent le vécu? c'est bien normal ^^).

9) Le trafic est tellement dense à toute heure de la journée que beaucoup de personnes (et surtout les petits livreurs) optent pour la moto. Ils conduisent de manière absolument sans limite et procurent d'énormes coups de frayeur et de crises cardiaques aux conducteurs de voiture et aux piétons. Sans compter sur les coups de klaxon pour signaler leur présence (vu leur nombre, ça sert surtout de concert). 

10) Envie de jouer à Pretty Woman? facile, un petit tour chez le coiffeur, demander uma escova (un brushing), avec manicure, pédicure voire maquillage. Dites que vous êtes pressée et tout le monde s'occupe de vous en même temps. On s'en sort pour 30-40 euros pour le tout sans souci. Nous ne sommes pas responsable de l'irrésistible envie de shopping qui s'ensuit. 

A bientôt pour d'autres fun facts! 

Après 7 mois passés ici, nous commençons à cerner un peu mieux qui sont ces Brésiliens que nous côtoyons chaque jour.... Même si faire une généralité n'est jamais une bonne chose, force est de constater qu'on a découvert des similitudes ....

Au premier abord, le Brésilien est ultra sympa et super chaleureux. Il vous arrête dans la rue pour papoter, parler aux enfants. Le Brésilien est hyper liant, vous pouvez discuter de plein de choses dans les magasins, sur la plage. Pour cela, le Brésilien est très ouvert. le soleil ultra présent joue un grand rôle. Les gens sont assez relax....

Par contre, vous vous apercevrez bien vite qu'en fait, il n'y a pas "d'après". Vous n'obtenez pas de numéro de téléphone, il est très évasif quand vous proposez un rendez-vous. En fait, il est très difficile d'ajouter un Brésilien à son réseau non-professionnel. 

le Brésilien ne sait pas dire "non". Un "non" c'est un "peut-être".... Alors, il est capable de vous envoyer promener (mais gentiment, poliment et sans en avoir l'air). Il ne sait pas? Il ne le dira pas et préférera vous donner une information complètement erronée plutôt que d'avouer tout simplement son ignorance. Sandrine en a fait le dur constat lors de la vaccination des petits. Menée d'unité en unité (quand même à plusieurs km l'une de l'autre) parce que "oui oui là bas ça ira". Au bout d'un moment ça fatigue. mais au bout d'un moment aussi, on s'habitue et on demande à plusieurs personnes plusieurs fois....

Dans la même lignée le "pode deixar" ('je m'en occupe') est bien connu: c'est une manière très polie de dire "fiche moi la paix". Ne pas compter sur celui qui vous dit "pode deixar", parce que vous risquez d'être bien déçu! 

Le Brésilien est très tactile. Vous allez chez le coiffeur pour la deuxième fois, la patronne vous reconnait, hop une embrassade, la bisette et on vous appelle "meu amor". Ce n'est pas de la drague, c'est leur manière de faire. 

Prenez rendez-vous avec un Brésilien, mais attendez-vous à ce qu'il ne vienne pas. "il pleut" "je dois promener le chien" (parce que les Brésiliens ont quasi tous un chien ^^ à São Paulo, dixit une Brésilienne!) sont des excuses tout à fait valables et acceptées. Vous pouvez organiser une soirée à laquelle  60 personnes ont répondu présentes, pour vous retrouver avec 15, et être assez chanceux. Mais il ne faut pas s'en offusquer, il n'y a absolument rien de personnel. 

Du coup, le Brésilien est aussi vachement plus cool par rapport à votre propre retard/absence. Et comme le trafic est vraiment monstrueux et que les retards sont fréquents, ça facilite un peu la vie - même si pour les Européens, ça reste surprenant....

Clichés? peut-être. Mais l'avantage de les comprendre est de pouvoir les dépasser, et de prendre et apprécier les Brésiliens comme ils sont.

São Paulo est une très grande ville, très polluée et très grise, mais il existe de nombreux îlots de verdure. Le plus connu et le plus grand est le parque Ibirapuera, sorte de Central Park de São Paulo.

C'est un immense parc (1.584.000 m²) inauguré en 1954 à l'infrastructure vraiment imposante: piste de course (3 km), circuit de randonnée (6.5 km), aires de jeu pour les enfants, lanchonetes (petits endroits pour se restaurer), piste cyclable avec possibilité de louer des vélos, lac, appareils de gymnastique, terrains de foot etc ....

Il abrite également l'Ecole de Jardinage, le planetarium, l'école D'astrophysiqe, le Musée Afro-Brasil, le pavillon des cultures Brésiliennes, le Musée d'Art Moderne et celui d'art contemporain, un auditorium, la Fondation Biennale et le Pavillon Japonais. 

Tous les weekends, il est pris d'assaut par les "paulistanos" (les habitants de la Ville de São Paulo, à ne pas confondre avec les "Paulistas", les habitants de l'Etat de São Paulo - ceux-ci sont considérés comme étant "à part" du reste du Brésil, mais ça sera le sujet d'un autre article!) qui viennent se maintenir en forme (les Brésiliens vouent un véritable culte au sport et au corps), se balader, jouer avec les enfants, se détendre ou simplement prendre un bon bol d'air frais. 

Les aires de jeux pour les enfants sont vraiment extra, bien entretenues, suffisamment nombreuses pour que les enfants aient de la place et adaptées à tous les âges - Maxime et Juliette en sont vraiment fans! 

Sandrine va souvent s'y promener avec Lionel le matin (après 10h, il commence à faire très chaud déjà), seule ou avec des copines, et en profite pour visiter les musées présents. 

C'est une alternative très agréable au weekend à la mer pour ceux qui ne peuvent/ne veulent pas sortir de São Paulo.